J'ai pris
un peu plus de cinq semaines de vacances entre la mi-novembre et la
fin-décembre de cette
année 2017. Je suis retourné en Éthiopie, après un premier voyage en 2014.
En cette fin 2017 j'ai surtout profité du climat chaud, sans chercher à
visiter le pays comme je l'avais fait en 2014. Je suis quand même allé
pour la première fois vers l'Ouest du pays et j'ai aussi pris le vieux
train qui circule encore entre Dire Dawa et la frontière avec Djibouti. La plupart des liens
s'ouvrent dans un autre onglet (en général le même
onglet est réutilisé). Le voyage de 2014
va rester dans son onglet (Éthiopie et Somaliland). Les onglets devront
donc se présenter à peu près ainsi :
La plupart des
photos peuvent être agrandies
(il
faut ensuite revenir à la page principale). Les vues panoramiques une
fois agrandies nécessitent en
général un "clic" supplémentaire pour un affichage en résolution
complète,
selon les navigateurs. Ensuite il faut utiliser les "ascenseurs" sur
les écrans de résolution
faible ou moyenne. Sur les images non agrandies, les infobulles
peuvent donner des indications (placer le curseur sur la petite image).
Merci à Wikipedia pour tous les articles vers lesquels
nous
mettons des liens. Nous mettons parfois le lien vers la page en anglais
si elle est mieux illustrée que celle en
français.
Je
ne vais pas beaucoup parler de l'Éthiopie ici. Pour celui qui visite ce
pays comme je le fais, il s'agit d'une destination très économique pour
passer une partie de l'hiver au chaud. Pour d'autres touristes qui
voyagent avec un guide et un chauffeur c'est au contraire une
destination plutôt chère. Cette fois je n'ai pas visité les zones
historiques du Nord, ni les régions du Sud, avec toutes leurs ethnies.
J'ai essentiellement voyagé dans une bande étroite entre l'Est et
l'Ouest du pays
.
Voilà ce que j'écrivais en. 2014.
Gambela
C'est
ma première visite dans l'Ouest du pays. Gambela est à la fois le nom
d'une région administrative et de sa capitale. Pour se rendre à Gambela
on traverse des montagnes humides où on cultive le café, mais aussi le
thé et, bien sûr, le qat. Gambela elle-même est à basse altitude
(526 m), et il y fait chaud, de jour comme de nuit. Selon les
marques kilométriques, on est à 770 km de la capitale Addis Abeba.
Jusqu'en 1936 le port sur la rivière Baro (un
affluent du Nil) était
actif. Le déclin a commencé avec les prémices de la 2ème
guerre mondiale et l'occupation italienne, les conflits d'intérêt avec
les Anglais étant insurmontables. Le port a cessé toute activité
significative depuis les années 1990. Plus récemment les conflits
ethniques ont marqué la région et la ville. Il y a eu des incidents
avec le Soudan du Sud qui n'est qu'à une vingtaine de km de Gambela.
Hawassa
(on trouve aussi l'orthographe Awasa) est la capitale de la Région des Nations, Nationalités et Peuples
du Sud (SNNPR en
Anglais). C'est une grande ville plutôt moderne. Pour le visiteur
comme moi c'est surtout le Lac
Awasa qui a un certain attrait.
J'ai passé plusieurs jours à Hawassa, en plusieurs fois. J'ai partagé
une excursion en bateau sur le lac avec deux autres touristes. C'est
intéressant pour voir les hippopotames et les installations des
pêcheurs. Notons que le Nord du lac est dans la région Oromo.
Voilà ce que j'écrivais en 2014 sur Hawassa et le Lac Awasa.
J'aime
bien Ziway. C'est une petite ville sur la route de Shashamene (2014), à moins
de trois heures de la capitale, ce qui permet d'éviter de dormir à
Addis Abeba le premier ou le dernier jour des vacances. L'altitude est
d'environ 1640 m, et les nuits d'hiver sont moins froides qu'à la
capitale. Je suis passé
plusieurs fois à Ziway pendant ce voyage.
Le Lac
Ziway est plus grand que le Lac Awasa, mais moins fréquenté par les
touristes. Il y a pourtant
beaucoup d'oiseaux et aussi des hippopotames. De plus on peut visiter
les îles.
Voilà ce que j'écrivais en 2014 sur Ziway et le Lac Ziway.
Je
connaissais déjà Dire Dawa. Cette fois j'y suis passé à plusieurs
reprises. Dire Dawa a connu à l'origine un rapport étroit avec la
France. Il en reste des traces (voir plus bas) et j'ai rencontré
plusieurs personnes qui parlaient bien le Français (dont les employés
du Chemin de Fer).
J'ai
eu la chance de pouvoir faire le voyage en
train jusqu'à la frontière avec Djibouti, et de revenir aussi en train
le lendemain (voir plus bas). J'ai aussi fait un tour en Peugeot 404
dans la ville, et c'était un vrai bonheur de circuler dans cette
voiture de 1960.
Dire Dawa a été fondée au début
du 20ème
siècle avec la construction du Chemin de Fer. Le Français étant la
langue de travail, les employés étaient instruits dans cette langue à
Dire Dawa avant d'être envoyés à Djibouti ou à Addis Abeba. Il y a eu
une importante présence française jusqu'en 1974. À cette époque on
enseignait aussi le Français dans une école confessionnelle, l'École
Notre-Dame. J'ai rencontré à Dire Dawa plusieurs personnes qui
parlaient bien le Français, et pas seulement des employés du Chemin de
Fer.
Aujourd'hui il y a l'Alliance Française, qui dispense un enseignement
de qualité, donne des cours de Français et organise des manifestations
culturelles. Dans la ville de Awash (où passait autrefois le train) il
y a aussi ce
restaurant.
Je
suis passé plusieurs fois à Harar, même si je n'y ai dormi que deux
nuits cette fois. C'est surtout la Vieille Ville qui est intéressante,
avec ses murailles crénelées et ses bâtiments anciens. Harar est une
ville importante pour l'Islam. On lit parfois que Harar serait la 4ème
Ville Sainte de l'Islam, mais je n'ai pas trouvé de référence
originale. Dans la Vieille Ville c'est la Cathédrale Orthodoxe qui
occupe une place centrale. Richard Francis Burton serait probablement le
premier Européen entré dans Harar le 02 janvier 1955. Par la suite
Arthur
Rimbaud a vécu dans la ville pendant les années 1880. Henry
de Monfreid avait une maison à Araoué, près de Harar (il faisait
également des affaires à Dire Dawa).
Sur la Grande Porte Ouest, le portrait est celui du dernier Émir de la
ville, Abd Allah II ibn Ali Abd ash-Shakur (déchu en
1887), mais la liste affichée en ville n'est
pas à jour.
Babile
(on trouve aussi l'orthographe Babille) n'est qu'à une trentaine de km
à l'Est de Harar. J'ai passé une nuit à Babile. L'altitude de la ville
est d'environ 1640 m, et la région est globalement aride même si
les sources ne manquent pas. Les gros blocs de granite marquent le
paysage, en particulier cette colline qui surplombe la ville. Quelques
km plus à l'Est, en direction de Jijiga, se trouve le Défilé de
Dakhata, dit aussi "Valley of Marvels". Il s'agit de blocs de granite
dont
certains semblent en équilibre précaire. Cette fois j'ai juste fait un
aller-retour en tuk-tuk dans le défilé, et je n'ai pas vu de singes ni
de damans des rochers.
Jijiga
(on trouve aussi en Français Djidjiga) est la capitale, un peu
excentrée, de la Région Somali de l'Éthiopie. C'est une grande ville,
essentiellement musulmane, (je n'ai pas vu d'établissement où on sert
de l'alcool). J'ai retrouvé le petit hôtel où j'étais resté en 2014
(il a changé de nom).
Sur le rond-point principal il y a une statue de Sayyid Mohamed Abdullah Hassan,
qui a fait polémique, puisque ce chef religieux et chef de guerre
Somali a combattu
l'Éthiopie en Ogaden. La statue me semble identique à celle qui
existait à Mogadiscio en Somalie.
J'ai
voulu aller au Somaliland, comme je l'avais fait en 2014. Depuis Jijiga
on est très vite à la frontière et les formalités sont assez simples
pour la franchir. Ensuite on va facilement en taxi collectif jusqu'à la
capitale Hargeisa. Au Somaliland les directives concernant les
touristes
sont variables. Si en 2014 j'avais voyagé librement, cette fois je me
suis fait renvoyer à Hargeisa quand j'ai pris un bus pour Berbera. Cela
m'a mis de très mauvaise humeur et j'ai vite quitté le Somaliland pour
retourner en Éthiopie. Je ne ferai pas plus de commentaires ici.
.
Voilà ce que j'écrivais en 2014.sur
le Somaliland.
Hargeisa
Je
n'ai donc vu cette fois que la route qui va de la frontière (Wajaale) à
la
capitale, Hargeisa, où j'ai passé deux nuits. J'ai eu le temps de me
faire couper les cheveux (en Afrique je me suis fait couper les cheveux
dans six pays au total). Hargeisa a peu changé depuis 2014. Il y a
toujours le même trafic routier, et le marché est toujours aussi grand
et varié. Les changeurs de monnaie ont toujours leur gros volume de
billets. Pour un US$ on a 10 000 Shillings du Somaliland (si on a
des Euros, il vaut mieux aller dans une banque et les changer d'abord
en US$). La rivière n'a toujours pas d'eau et toujours beaucoup
de plastique, sacs et bouteilles. Le monument (avion MIG-17) commémore
la guerre d'indépendance vers la fin des années 1980.
.
Voilà ce que j'écrivais en. 2014
sur Hargeisa.
Je
vais montrer ici quelques photos prises un peu partout pendant ce
voyage. Comme j'ai surtout pris des photos depuis le bus, il y en a
très peu qui sont montrables. Depuis le train il y en a quelques-unes
(le train n'a pas de vitres et bouge un peu moins que les bus). Même
les paysages sont trop difficiles à photographier depuis un bus. J'ai
bien vu quelques animaux sauvages depuis le bus, mais je n'ai pas de
photo. C'est pareil pour les travaux agricoles que j'aurais aimé voir
de plus près.
Les
transports
J'ai
surtout voyagé en bus et minibus. Comme ailleurs en Afrique il faut
savoir rester patient. Dans les villes on utilise les
tuk-tuks, appelés ici Bajaj, du nom d'un constructeur Indien.
Il y a a un peu moins de ces vieux camions italiens, et un peu plus de
nouveaux camions chinois. La nouvelle ligne de chemin de fer,
construite par les
Chinois, sera bientôt en service. Il y a aussi beaucoup de transport
local effectué à la force humaine ou animale.
Voilà ce que j'écrivais en 2014 sur les transports.
Je
n'ai pas vraiment fait de gastronomie, me contentant de manger
simplement comme le font les Éthiopiens. Je mange en général peu de
viande, et il est plutôt facile de trouver des plats végétariens. Le
seul poisson que j'ai mangé est celui du Lac Awasa (voir plus haut).
L'injera accompagne souvent les différentes préparations à base de
légumes ou de viande.
Le café
est
important en Éthiopie, à la fois comme boisson traditionnelle et comme
produit d'exportation. On en trouve partout dans la rue. On le consomme
souvent réchauffé, pour quelques centimes d'Euro, ou alors préparé de
façon plus cérémonielle (c'est un peu plus long). Il est parfois
consommé avec un brin de rue
(Ruta graveolens).
Le qat (Catha edulis)
est largement consommé dans toute la Corne de l'Afrique et aussi au
Yémen. L'Éthiopie est le principal pays producteur, et il s'agit de la
deuxième exportation du pays, après le café. La plaque tournante de ce
marché est Awaday, à proximité de Harar. Il existe même un trafic à
destination des pays où le qat est illégal.
L'eau
ne manque pas partout en Éthiopie. Une partie du pays reçoit une
précipitation abondante. Cependant il y a très peu de familles qui ont
de l'eau courante à domicile. Comme ailleurs dans le Tiers-Monde les
bouteilles en plastique sont un
fléau. Pour ma part je n'ai pas acheté une seule bouteille en
plastique. J'ai bu beaucoup un peu de bière (les bouteilles
sont réutilisées),
du thé, du café, et l'eau du robinet avec ma LifeStraw. Faites comme
moi.
Une
majorité d'Éthiopiens pratique l'Amharique
comme première ou seconde langue. L'Amharique est la langue de travail
du gouvernement fédéral. Cette langue chamito-sémitique s'écrit avec l'alphasyllabaire amharique,
comme d'autres langues de la région. un exemple est présenté
ci-dessous. Je n'ai pas fait de progrès depuis
2014 dans cette langue. Quelques mots italiens sont passés dans la
langue amharique, par exemple Piazza, Mercato ou Gommista.
Voilà ce que j'écrivais en 2014 sur l'écriture éthiopienne
En
zone rurale les constructions traditionnelles restent majoritaires. Sur
un treillis fait de branches on applique un torchis de terre, paille et
bouse. En zone urbaine je suis toujours impressionné par ces
échafaudages fait de troncs minces liés ensemble. Je ne sais pas si les
métiers du Bâtiment ont plus d'accidents du travail que chez nous. On
construit toujours des mosquées et des églises, peut-être en rapport
avec la croissance de la population.
Voilà ce que j'écrivais en 2014 sur les constructions
Habitat très simple dans l'Est du pays
Maison traditionnelle
Immeuble à Shashamene
Transport de matériaux
Construction d'une église
Échafaudage
Échafaudage
Minaret
Échafaudage
Serres dans la Vallée du Rift
Entre le début 2014 et la
fin 2017
presque quatre années ont passé. Certains édifices qui étaient en
construction sont
maintenant terminées ou presque.
De la
ligne de chemin de fer entre Addis Abeba et Djibouti,
inaugurée en 1917, seul le tronçon entre Dire Dawa et Djibouti est
encore en service. Il se termine d'ailleurs à la frontière et ne
pénètre plus dans le territoire de Djibouti. À Dire Dawa on peut
visiter les ateliers de réparation et ce qui reste d'anciens matériels.
Les employés parlent encore le Français. J'avais vu des reportages sur
ce train, et je regrettais de ne pas l'avoir pris en 2014. Cette fois
je me suis bien renseigné sur les horaires et j'ai pu voyager le samedi
vers la frontière pour revenir le dimanche vers Dire Dawa. Le voyage
dure environ onze heures, avec des longs arrêts dans quelques petites
villes pour charger ou décharger des marchandises. Ce
site remarquablement complet vous apprendra tout sur ce chemin de
fer.
Écoutez
l'ambiance dans le train
Dans
le train il y a des discutions âpres et soutenues entre les femmes qui
veulent mettre leur marchandises au bon endroit pour les décharger plus
facilement à l'arrivée. Je crois qu'elles s'expriment en Somali.
Le son est au
format libre ogg Vorbis.
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sera automatiquement utilisé par la plupart des navigateurs. Si votre
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encore des problèmes avec ce lecteur, les fichiers sont disponibles ici
: ogg
ou mp3.
Cette
page est déjà bien longue. Il y a encore quelques photos que j'aimerais
montrer, mais sans justifier d'un paragraphe de titre principal. Comme
j'ai dit plus haut, beaucoup de photos sont prises depuis un bus
roulant sur
les chaussées d'Éthiopie, ce qui explique leur qualité fort médiocre.
La Faune
On voit quelques animaux sauvages, même depuis le bus. Dans l'ouest du
pays j'ai vu plusieurs fois des colobes,
et depuis le train des petits
groupes de gazelles (je ne suis pas sûr de l'espèce). On voit aussi des
babouins hamadryas, et partout beaucoup d'oiseaux.
Choucador à oreillons bleus
Rapace à Harar
Babouin hamadryas
Gazelle
Les
Animaux d'Élevage
L'élevage est plutôt extensif,
surtout là où la végétation est clairsemée. On voit beaucoup de
troupeaux de chèvres et de moutons, mais aussi des bovins et des
dromadaires (surtout dans les régions sèches). Les petits chevaux sont
utilisés pour tirer des charrettes. tout comme les ânes (aussi comme
animaux de bât).
Moutons au marché de Dire Dawa
Groupe de dromadaires entre Dire Dawa et Harar
Bœufs à longues cornes
La Flore
Sans connaître grand chose en
botanique j'aime bien les plantes qui ont des particularités. Les
grands
Ficus, qui couvrent une surface considérable se remarquent facilement.
Il y a aussi de nombreuses espèces d'Euphorbes, dont certaines sont
hautes comme des arbres.
Grand Ficus dans la Vallée du Rift
Arbre à Babile
Ficus à Ziway
Grandes Euphorbes
Agriculture
J'ai vu des travaux agricoles,
essentiellement depuis le bus. L'agriculture est encore peu mécanisée.
Les labours se font à la charrue tirée par des bœufs, la moisson reste
manuelle, tout comme les opérations de séparation des grains. Outre les
céréales on cultive beaucoup de légumes, toujours de façon peu
mécanisée. Dans la Vallée du Rift j'ai eu l'occasion de manger des
fraises.
Transport de céréales
Foulage des céréales par les bœufs
Battage mécanisé
Vannage
Inclassables
Trois photos difficilement
classables avec d'autres de cette page. À gauche on voit deux ponts sur
la Rivière Awash (dont celui de l'ancienne ligne de chemin de fer).
Pendant mon séjour il y avait des manifestations du peuple Oromo (au
milieu). L'image de droite montre un village entier fait de petites
huttes rondes recouvertes d'une bâche en plastique.
Deux ponts sur la Rivière Awash
Manifestation Oromo
Village de huttes très simples
Autoportraits
Pour finir, trois photos de
moi, sans plus de commentaire.